Adrien Menu a suivi ses études à l’École nationale des beaux-arts de Dijon, à l’École des Beaux-Arts de Buenos Aires, puis à la Villa Arson – École nationale supérieure d’art de Nice, dont il est diplômé en 2016. La même année, il reçoit le Prix de la jeune création de la Ville de Nice.
Sculpteur et peintre, son travail mêle représentations d’objets, de corps, de machines, de paysages et d’architectures, révélant souvent la porosité de leurs définitions, dans des compositions où les détails pullulent. L’artiste use du trompe-l’œil dans une réalité dupliquée qu’il peut alors moduler tout en lui faisant directement écho. Il se fait ici agent d’une transformation matérielle discrète, qu’il tente d’imprégner de temps par chaque pore, comme on charge une éponge d’eau. Les œuvres et expositions qui en résultent s’apparentent à des corps émus, balbutiant des désirs de lenteur, dont les respirations ruminent une mémoire aux échos intimes et familiers.
Ce corps malade renvoie à une ingestion à la fois idéologique et matérielle, contaminée. Une infection qui rappelle la dimension fondamentalement organique de ces éléments : malades, vulnérables et pleinement vivants. Différents symptômes affleurent à sa surface à travers un langage articulé par la prolifération de résidus entassés, de corps épuisés, de ratures, ainsi que de références animales et végétales. Dans le même temps, ces formes s’efforcent de bricoler et d’imaginer des manières de faire face à ces maux. Pour cela, la lenteur et le silence dans lesquels il ancre son travail — loin du vacarme du monde et de sa fuite en avant — sont essentiels pour créer des espaces ouverts aux soins du regard, nous invitant à écouter ce qui ne parle pas, à le considérer.
Son travail a fait l’objet de nombreuses expositions, collectives et personnelles : à la Collection Lambert en Avignon, à la Galerie de la Marine à Nice, à la Chapelle du Carmel à Chalon-sur-Saône, au festival Jeune Création à Paris, au Salon de Montrouge, chez Vidéochroniques à Marseille ou encore à la galerie Stella Rouskova à Gênes, en Italie. Lauréat de plusieurs prix et résidences, il a notamment été résident à la Casa de Velázquez en 2021-2022.