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Antoine Bondu

Limite(s), 2023


Un fragment d’architecture énigmatique à la frontière entre chantier en cours et vestige, Limite(s) s’immisce dans le parc comme une figure discrète et incongrue. Mise en scène d’une confrontation entre deux états d’un minéral aux temporalités opposées : une roche calcaire, issue d’une sédimentation millénaire, et une poutre en béton de ciment issue du broyage et de la calcination de la pierre argilo-calcaire réalisée en quelques heures.
Cette sculpture est mise en difficulté dès sa fabrication : l’impatience du « tout, tout de suite » qui mène à n’attendre que le premier instant de solidification pour retirer le coffrage et ainsi mettre en péril son intégrité, jusqu’à décoffrer le béton au dessus du vide ; cela peut être une comparaison extrême des méthodes de constructions contemporaines liées au béton (ultra-rentabilité et vitesse de réalisation extrême au détriment de la pérennité). L’édifice « s’effondre » dès l’instant de sa création, comme une inéluctable fin de course, dégageant un constat évident : la sur-utilisation du béton de ciment, matériau de développement ultime du système capitaliste néolibéral, ne pourra pas durer éternellement.
 bio ︎︎︎

Né en 1992 à Talence, il est diplômé de l’École Supérieure des Beaux-Arts de Nîmes en 2020. Il vit et travaille à Marseille et a cofondé l’atelier Mad Marx dans le 4e arrondissement avec 6 autres artistes. Il a notamment exposé à Vidéochroniques à Marseille et au FRAC Occitanie Montpellier dans le cadre du programme « Post-Production ».


Antoine Bondu, Série Malmener le béton. L’Huveaune, 2021.
© Nassimo Berthomme, 2022