Les artistes de la 16^e édition des Arts Éphémères
Étudiant·e·s et diplômé·e·s des Beaux-Arts de Marseille - INSEAMM

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Christian Garre

Décongestendu, 2024

Le corps, cette machine faite d’articulations reliées par des ligaments, actionné par des muscles, maintenu par des tendons… Un mille-feuille de matière qui permet la mobilité du corps. L’exercice physique, le sport, permet le développement de cette machine : on atrophie les muscles pour les faire grossir, ils se congestionnent, on tire sur les tendons pour les renforcer, on contrôle sa respiration pour optimiser l’oxygénation… Mais ce n’est pas qu’une question de corps, c’est aussi une question d’esprit, et il y a un endroit intermédiaire, entre le calme et l’effort, qui permet de le conditionner : le vestiaire. Un entre deux, où on change de vêtement, on change d’état. Un temps durant lequel on se transforme avant l’épreuve.

Ce vestiaire est un lieu de rencontre, d’échange avec autrui, mais aussi avec soi, avant et après l’effort, quand le corps se relâche de la tension musculaire. Ma proposition tourne donc autour de cet endroit, en particulier son mobilier : le banc et le casier. L’idée est de fabriquer ce mobilier et de s’en servir comme support pour différents fils et tissus, tels des muscles qui s’étireraient et se décongestionneraient, c’est le corps qui se déploierait et envahirait ses environs. Les fils seraient en coton, les tissus également avec différentes transparences afin d’avoir un jeu de matière et d’opacité, et une mise en confrontation entre les fils qui seraient mis en tension et le flottement des tissus et des voilages qui seront maintenu qu’aux angles. Une allégorie de l’après effort.

Photographies © Claudia Goletto.